Away-I-go

carnet de route d'une vie

Jeudi 9 septembre 2010 à 20:36

http://away-i-go.cowblog.fr/images/intothewild2-copie-1.jpg

Ceci n'est qu'un simple résumé...


I.
L’histoire de ma vie n’a rien de bien joyeux. Mais en traçant ces mots, je tourne définitivement la page et j’avance vers demain.
Difficile de réellement savoir par quoi commencer. Et aussi la difficulté des mots à sortir.
Il y a quelques années, il y a eut l’internement à l’hôpital.
Au final pas mal de choses m’y ont conduites ().
Le fait de contrer ma nature y a joué pour beaucoup. J’ai voulu rentrer dans le moule mais je n’y suis pas parvenue. Impossible. Ca a été plus fort que moi. J’avais voulu faire comme tout le monde pour ne plus être mise à l’écart, pour ne plus être insulter et ne plus me faire cracher dessus. Mais aller contre ma propre pensée m’a perdu. Je ne voulais pas faire comme eux et je ne voulais pas non plus être de nouveau exclu. Je suis devenue tellement instable et illogique… Perdue. J’ai alors fait un pas en dehors du monde et je les ai regardés tous, à défiler devant moi. Ce que j’y ai vu m’a effrayé. Ils pensaient à ma place. Ils n’écoutaient pas. Ils faisaient souffrir. Ou ils ignoraient. Transparente. J’ai voulu entrer dans un mur d’invisibilité pour me protéger et en même temps, tout recommençait : jugements, moqueries … Mais cela avait-il cessé rien qu’un instant ? Bien sur que non. Des illusions qui dégringolaient du haut d’une tour. Et tout ce mal. Toute la douleur accumulée qui s’est établie au fond de moi. Des mots qui ne sortaient pas. Un mutisme est né. Et la carapace qui se refermait sur moi.
Avec l’âge s’ajouta la différence. La différence qui n’a cessé de me poursuivre. Une différence formée par une blessure et la honte qui en a surgie. Une différence qui a fait que plus le temps passé, plus j’avais peur des gens. Tous. Ils m’effrayaient. Et je me suis détruite morceau par morceau, année après année. J’ai tout perdu. J’y ai laissé ma raison. Je n’étais plus. J’étais morte à l’intérieur et l’extérieur saignait sous les coups des lames. J’essayais de sentir quelque chose. On m’a enfermé. J’ai été brisée dans ces murs. Les psy, je ne les comprenais pas non plus. A quoi servaient-ils ? J’ai fini par parler sous cette pression. Ce que je m’interdisais depuis toutes ces années. Je n’ai pas été soulagée une seule seconde et le poids de la honte de ces mots formés me firent perdre le peu de raison qu’il me restait. Alors j’ai parlé : les mots se transformèrent en mensonges. Mensonges qui me permirent de sortir loin de ces murs blancs. Je n’étais pas guérie. Un voile s’était posé sur mes yeux et couvrait la vérité. Une vérité si cruelle. Se haïr autant ne devrait pas être possible. Je suis partie loin. Dans un endroit que je ne connaissais pas. La douleur était plus présente que jamais. J’ai voulu mourir. Ca n’a pas marché. Alors  j’ai fait demi-tour. Ce fût l’hôpital de jour. Un malaise inimaginable me prenait au cœur chaque fois que mes pieds s’y rendaient. Pas un mot ne sortait de ma bouche. Et j’ai de nouveau entendu « hôpital psychiatrique ». Je suis partie et ne suis jamais revenu. J’ai arrêté la douzaine de médicaments que je prenais au quotidien depuis des années, les doses ne cessant d’augmenter. Je ne voulais plus être un zombie.
Je m’en suis sortie grâce à une personne qui est parvenu à m’aider à arrêter de porter cette souffrance qui aspirait ma vie.
Ca a été dur. Mais je me suis finalement sortie la tête de l’eau. Même si certains jours sont plus difficiles que d’autres.
A être perdue dans ma tête, mes études ont été compliquées aussi. Et j’ai fait souffrir ma famille. Je ne savais plus qui j’étais. Il a fallu que je me reconstruise complètement. Je l’ai fait. Mais toujours seule (même si ma famille à tout de même était très présente, sans doute la seule raison qui m’a fait rester sur cette terre).
A présent je sais qui je suis. Evidemment tout n’est pas résolu. Je me pose encore beaucoup de questions et toutes mes blessures ne sont pas guéries mais j’ai décidé d’avancer et cela fait une belle différence.
 
II.
La différence. La différence créée par une blessure. Et la honte de vivre avec cela. Je n’ai jamais réellement expliqué ce qui s’est passé à qui que se soit. Et je ne m’étalerais pas avec des détails. Cette blessure-là, elle n’est pas refermée. (J’y ai déjà fait allusion dans un autre article).
Mais je voudrais tellement me débarrasser de ces sentiments qui me tourmentent. Pouvoir regarder simplement quelqu’un dans les yeux (sans baisser ou détourner mon regard). Je ne regarde personne dans les yeux. Comme si mon regard pouvait trahir le passé.
La blessure. J’étais une enfant quand cela s’est produit. C’est le traumatisme survenu dans la nuit d’une enfant qui dormait. Et qui en grandissant a été incapable de tisser un quelconque lien avec les autres.( et j’ai eu, pendant pratiquement toute ma vie, l’impression d’être un monstre qui me collait à la peau).
 
III.
Maintenant, j’avance…



S'il vous plait, ne me jugez pas...
 
Folk

Mercredi 8 septembre 2010 à 20:51

http://away-i-go.cowblog.fr/images/panslabyrinth4.jpgExpliquer quelque chose qui me vient naturellement est particulièrement difficile.
Premièrement parce que m’exprimer m’est compliqué.
Deuxièmement parce que quelque chose de naturel n’est absolument  pas forcer.
 Ca vient de soi-même.
 
Comment transmettre ce qui est juste dans un monde qui indique tout le contraire ?
 
 Je suis dégoutée de ce que je vois. Des infos qui défilent sous mes yeux. A croire que chaque chose dans ce monde est contaminée par la stupidité et l’inhumanité.
Peur. J’ai peur de l’Homme qui ne cesse de tout détruire, de tout gâcher constamment sans même se rendre compte de ses actes. Il n’y a que l’horreur. Il m’arrive de ne voir plus que cette atrocité.
Bien sur, il existe encore du bon dans ce monde. Mais pour combien de temps ?
 
Des larmes qui coulent, des larmes de colère, des larmes de peur, des larmes de désespoir …
Le souffle me manque par moment.
 
Et pourtant s’il y a quelqu’un qui cherche autant l’humanité dans ce monde….
[Besoin de me rappeler aussi que je ne suis pas la seule dans cette situation là. Mais mes épaules s’affaissent par instant… je voudrais arriver à ne pas m’en vouloir… m’en vouloir de baisser les bras, de ne pouvoir rien faire…]
 

 
Folk.

Lundi 6 septembre 2010 à 0:21

Je ne sais pas d'où ça sort. Mais ça à toujours était comme ça. J'ai toujours aimé écrire des lettres, des mots, des cartes...
Quand j'étais enfant j'avais peur de les envoyer à cause des fautes d'orthographe que je faisais (j'en fais toujours, je crois).
Quand j'étais jeune adolescente, je ne les ai pas envoyées aux bonnes personnes, ils ne comprenaient pas.
Aujourd'hui, j'écris toujours, mais je n'ai personne à qui envoyer mes mots. Mais j'en écris quand même. Et à présent, ces mots sont biens différents de ceux de mon enfance.
Je n'ai jamais écrit pour moi-même, je n'ai jamais su faire. Toujours pour quelqu'un d'autre. Sans doute dans l'espoir qu'un jour, les mots formés sur le papier parviennent à une personne qui en est (besoin?) réellement envie.

Folk

Dimanche 5 septembre 2010 à 14:03

http://away-i-go.cowblog.fr/images/tempertrap.jpg

Il est question d'évasion de l'âme, de confiance, de doute, d'avancer,
de se connaître,
de volonté, de tremblements, de sourire
Y' a pas mal de choses qui se passent
dans ma tête ces derniers temps
J'arrive enfin à dormir

(image: the temper trap)
Folk

Samedi 4 septembre 2010 à 22:40

http://away-i-go.cowblog.fr/images/Neige-copie-1.jpg
"La neige est blanche. C'est donc une poésie. Une poésie d'une grande pureté. Elle fige la nature et la protège. C'est donc une peinture. La plus délicate peinture de l'hiver. Elle se transforme continuellement. C'est donc une calligraphie. Il y a dix mille manières d'écrire le mot neige. Elle est une surface glissante. C'est donc une danse. Sur la neige tout homme peut se croire funambule. Elle se change en eau. C'est donc une musique. Au printemps, elle change les rivières et les torrents en symphonies de notes blanches."

C'est d'abord par le titre du livre que j'ai été attirée. "Neige". je ne peux résister à un tel mot.
J'ai commencé ce livre avant de m'endormir, je l'ai fini le matin à mon réveil, un immense sourire aux lèvres.
La lecture se fait rapide.
Le livre est un enchantement à lire et à relire.
Neige, poésie, apprentissage, amour et absolu.

"En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule. Ecrire, c'est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d'un poème, d'une oeuvre, d'une histoire couchée sur un papier de soie. Ecrire, c'est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n'est pas de s'élever du sol et de tenir l'équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n'est pas non plus d'aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d'une virgule, ou que l'obstacle d'un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c'est de devenir un funambule du verbe."


Folk

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