Ceci n'est qu'un simple résumé...
I.
L’histoire de ma vie n’a rien de bien joyeux. Mais en traçant ces mots, je tourne définitivement la page et j’avance vers demain.
Difficile de réellement savoir par quoi commencer. Et aussi la difficulté des mots à sortir.
Il y a quelques années, il y a eut l’internement à l’hôpital.
Au final pas mal de choses m’y ont conduites ().
Le fait de contrer ma nature y a joué pour beaucoup. J’ai voulu rentrer dans le moule mais je n’y suis pas parvenue. Impossible. Ca a été plus fort que moi. J’avais voulu faire comme tout le monde pour ne plus être mise à l’écart, pour ne plus être insulter et ne plus me faire cracher dessus. Mais aller contre ma propre pensée m’a perdu. Je ne voulais pas faire comme eux et je ne voulais pas non plus être de nouveau exclu. Je suis devenue tellement instable et illogique… Perdue. J’ai alors fait un pas en dehors du monde et je les ai regardés tous, à défiler devant moi. Ce que j’y ai vu m’a effrayé. Ils pensaient à ma place. Ils n’écoutaient pas. Ils faisaient souffrir. Ou ils ignoraient. Transparente. J’ai voulu entrer dans un mur d’invisibilité pour me protéger et en même temps, tout recommençait : jugements, moqueries … Mais cela avait-il cessé rien qu’un instant ? Bien sur que non. Des illusions qui dégringolaient du haut d’une tour. Et tout ce mal. Toute la douleur accumulée qui s’est établie au fond de moi. Des mots qui ne sortaient pas. Un mutisme est né. Et la carapace qui se refermait sur moi.
Avec l’âge s’ajouta la différence. La différence qui n’a cessé de me poursuivre. Une différence formée par une blessure et la honte qui en a surgie. Une différence qui a fait que plus le temps passé, plus j’avais peur des gens. Tous. Ils m’effrayaient. Et je me suis détruite morceau par morceau, année après année. J’ai tout perdu. J’y ai laissé ma raison. Je n’étais plus. J’étais morte à l’intérieur et l’extérieur saignait sous les coups des lames. J’essayais de sentir quelque chose. On m’a enfermé. J’ai été brisée dans ces murs. Les psy, je ne les comprenais pas non plus. A quoi servaient-ils ? J’ai fini par parler sous cette pression. Ce que je m’interdisais depuis toutes ces années. Je n’ai pas été soulagée une seule seconde et le poids de la honte de ces mots formés me firent perdre le peu de raison qu’il me restait. Alors j’ai parlé : les mots se transformèrent en mensonges. Mensonges qui me permirent de sortir loin de ces murs blancs. Je n’étais pas guérie. Un voile s’était posé sur mes yeux et couvrait la vérité. Une vérité si cruelle. Se haïr autant ne devrait pas être possible. Je suis partie loin. Dans un endroit que je ne connaissais pas. La douleur était plus présente que jamais. J’ai voulu mourir. Ca n’a pas marché. Alors j’ai fait demi-tour. Ce fût l’hôpital de jour. Un malaise inimaginable me prenait au cœur chaque fois que mes pieds s’y rendaient. Pas un mot ne sortait de ma bouche. Et j’ai de nouveau entendu « hôpital psychiatrique ». Je suis partie et ne suis jamais revenu. J’ai arrêté la douzaine de médicaments que je prenais au quotidien depuis des années, les doses ne cessant d’augmenter. Je ne voulais plus être un zombie.
Je m’en suis sortie grâce à une personne qui est parvenu à m’aider à arrêter de porter cette souffrance qui aspirait ma vie.
Ca a été dur. Mais je me suis finalement sortie la tête de l’eau. Même si certains jours sont plus difficiles que d’autres.
A être perdue dans ma tête, mes études ont été compliquées aussi. Et j’ai fait souffrir ma famille. Je ne savais plus qui j’étais. Il a fallu que je me reconstruise complètement. Je l’ai fait. Mais toujours seule (même si ma famille à tout de même était très présente, sans doute la seule raison qui m’a fait rester sur cette terre).
A présent je sais qui je suis. Evidemment tout n’est pas résolu. Je me pose encore beaucoup de questions et toutes mes blessures ne sont pas guéries mais j’ai décidé d’avancer et cela fait une belle différence.
II.
La différence. La différence créée par une blessure. Et la honte de vivre avec cela. Je n’ai jamais réellement expliqué ce qui s’est passé à qui que se soit. Et je ne m’étalerais pas avec des détails. Cette blessure-là, elle n’est pas refermée. (J’y ai déjà fait allusion dans un autre article).
Mais je voudrais tellement me débarrasser de ces sentiments qui me tourmentent. Pouvoir regarder simplement quelqu’un dans les yeux (sans baisser ou détourner mon regard). Je ne regarde personne dans les yeux. Comme si mon regard pouvait trahir le passé.
La blessure. J’étais une enfant quand cela s’est produit. C’est le traumatisme survenu dans la nuit d’une enfant qui dormait. Et qui en grandissant a été incapable de tisser un quelconque lien avec les autres.( et j’ai eu, pendant pratiquement toute ma vie, l’impression d’être un monstre qui me collait à la peau).
III.
Maintenant, j’avance…
S'il vous plait, ne me jugez pas...
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