Il y a des mots qui refusent de sortir de ma bouche. Il y a des pensées qui refusent de se laisser déposer sur du papier, même un papier brûlé juste après.
Je vis avec une blessure qui parfois vient déranger ma solitude. Qui vient la narguer, ne cessant de répéter qu’il n’y a qu’un être humain qui pourrait y répondre.
Mais là encore, les mots refusent de sortir, et puis il n’y a personne en face de moi.
Solitude, si seulement tu pouvais être humain…
Par moment je voudrais fuir mes pensées, fuir mon passé, fuir mais où ?
J’ai fui dans mon passé et cela n’a rien donné de bon.
Alors je sais bien que ce n’est qu’une illusion « fuir ». Je n’ai plus envie de fuir, je veux parler, je veux trouver quelqu’un à qui je puisse m’ouvrir. Dire le blanc, le noir, le gris et tout le reste. Car fuir ne m’aidera en rien et parler à une personne qui ne veut pas écouter est pire.
Malgré le fait que je fasse tout pour avancer. Malgré le fait que j’avance. Il y a une blessure dont je ne parviens pas à me détacher. Elle me poursuit où que j’aille. Alors j’ai décidé de l’accepter cette blessure comme je l’ai fais pour d’autres. D’autres blessures dont je peux parler et qui ne posent plus problèmes. Certaines se voient mais elles ne sont que de simples traces d’un passé orageux. Elles ne sont ni aujourd’hui, ni demain. Mais cette blessure-là, même si je vis avec, la partager me parait impensable et même si j’y parviens que se passera-t-il en face de moi ?
J’aurais voulu avoir une force plus grande pour cette blessure, pour réussir à la faire vivre dans mon passé et ne pas la subir encore aujourd’hui.
Il n’y a qu’elle à qui je ne trouve pas de solution. Il n’y a qu’elle pour perturber une tranquillité d’âme à laquelle j’aspire. C’est elle qui s’empare d’une part de ma liberté...
(photo: souvenir d'irlande)
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